Laurent is an european entrepreneur. His posts explore leadership, entrepreneurship and innovation through personal essays.

Une démarche Open Innovation commence par chez soi !

Une démarche Open Innovation commence par chez soi !

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La mode de l'Open Innovation

En matière d'innovation le terme Open Innovation fait figure de buzzword. Il est conjugué à toutes les sauces. Certains y voient une solution efficace pour trouver de nouvelles idées et de nouveaux usages à leurs technologies. Les autres ne comprennent pas comment établir une protection en terme de propriété intellectuelle pour défendre leurs intérêts. Ils n'arrivent pas à faire entrer cette logique participative dans leurs ratios financiers. J’ai écrit il y a quelques semaines un billet sur le sujet.

Commençons dans nos entreprises

Au delà de la tendance, je pense qu’il y a beaucoup à faire en interne. Avant d’aller chercher l’innovation à l'extérieur, balayons devant notre porte. L’Open Innovation commence déjà par remettre une dynamique en route chez soi !

Mais pour comprendre l'intérêt d'une telle démarche, il faut saisir les difficultés que rencontrent les équipes en place. Lorsque vous êtes dans une fonction établie, vous servez un marché existant, votre tendance naturelle est de reproduire les schémas qui ont conduit à votre succès. Par exemple si une méthode ou une technologie a très bien fonctionné dans un secteur, les équipes auront tendance à l'utiliser sans réfléchir dans un autre secteur. Pire encore, elles iront naturellement vers l’existant, et rejetteront la nouveauté.

Trop souvent, optimiser les produits ayant obtenu le plus de résultats semblera préférable : augmenter leurs performances, diminuer leur coût,  augmenter la marge, revoir en partie leur design.

L'ambition de Google

Tout cela manque d'ambition ! Dans une interview récente, Larry Page - le patron de Google - expliquait son critère de sélection d’un projet vraiment innovant. C’est le facteur X (dix).

Lorsque une équipe interne lui présente une technologie, il est impératif qu’elle améliore d’un facteur 10 la précédente génération.

10x performance

10x plus petit

10x moins de consommation électrique

10x moins cher.

Vous avez saisi.  C’est emblématique des nouveaux géants californiens : mettre au point des innovations de rupture pour changer complètement de paradigme, et ainsi créer des business modèles alternatifs. Apporter quelque chose de grand, de si grand que les avantages seront plus important que les freins au changement. Si grand aussi que les compétiteurs ne sauront même pas par où commencer. Ne pas chercher des améliorations de 10% comme les autres, mais avoir l’ambition et la volonté de révolutionner d’un facteur 10 son industrie, ses produits.

Voila pourquoi Google mène des projets, qui peuvent paraître fous, mais dont certains deviendront sûrement mythiques. Ils sont développés sous l’égide de l’autre fondateur de Google, Sergey Brin, dans une équipe appelée Google X Labs. Retenons-en deux :

  • Google Car : une voiture qui se déplace tout seule, sans conducteur. Une système qui permettra de considérer la voiture comme un service (“macho rétro” s’abstenir, vous ne posséderez plus votre voiture) et qui améliorera la sécurité routière considérablement.

  • Google Glasses : des lunettes portables qui permettent de “porter” son ordinateur. Les vêtements et les lunettes, sont sûrement les smartphones de demain.

L'exemple d'Airbus

Et chez vous ? Comment mettre en place une telle démarche ? C’est une des questions principales auxquelles j'essaie de répondre via ce blog. Changer les mentalités. Aller à l'encontre de l'image d’Epinal du savant fou.  Et vaincre les résistances.

Commençons par créer des équipes projets composées de salariés possédant un profil entrepreneur : sachant aller à l'essentiel et garder le sens de la finalité. Faites vivre ses projets et savoir les arrêter assez tôt. A ce sujet, le patron d’Airbus déclarait récemment :

Pour cela, je me suis rattaché un directeur de l'innovation, entouré d'une petite équipe, qui aura pour vocation de générer de nouvelles idées et de les étudier rapidement et systématiquement, sur le modèle des sociétés high-tech. Il s'agit de s'assurer que dans ses valeurs, ses modes de fonctionnement, Airbus reste ouvert aux idées nouvelles, aux idées des autres et soit capable de réagir très vite.

Quelques idées pour commencer maintenant

Mais au delà de l'organisation de l'entreprise, il faut aussi changer sa culture et la façon de travailler. Trop souvent les équipes travaillent en silos. Leur responsable, le manager, est la seule interface avec le reste de l'entreprise. Souvent, il ne communique que des indicateurs, des chiffres qui représentent l'activité de son équipe. Vu de l'extérieur, le métier et la vie quotidienne de l'équipe reste obscur.  

Ce mode de fonctionnement est largement répandu : “vivons heureux, vivons cachés ; je fais mes petites affaires dans mon coin ; je montre que je tiens ma boutique et personne ne viendra m'ennuyer”.

Tout ceci ne favorise pas les échanges et la communication au sein de l'entreprise. Chacun parle différemment des problématiques concrètes vécues par les clients : les commerciaux utilisent un vocabulaire différent des ingénieurs du département R&D ; les équipes support (comptabilité, RH) sont largement décorélées de l'activité principale de l'entreprise.

Chaque salarié devient ainsi un super spécialiste.  Spécialiste de son métier, il excelle dans son travail. Spécialiste, il l’est aussi aux yeux de ses collègues, qui ne comprennent pas vraiment ce qu’il fait....Malheureusement, il n’y a plus aucuns échanges, personne n’a une vue d’ensemble des problématiques.

C'est pourquoi, je pense qu’une démarche Open Innovation commence par l'intérieur de sa propre entreprise. Charité bien ordonnée commence par soi-même.

Voici quelques idées pour commencer :  

  • Rendre le travail des uns et des autres visibles, en affichant dans les bureaux/les couloirs/les open-spaces, les tâches en cours, les plannings. Lorsqu’on arrive dans un bureau, on devrait savoir en regardant autour de soi, quelle est l’activité de ce bureau … Recevoir et traiter des appels ? Développer des logiciels ? Étudier des dossiers de crédit ? Le travail est de nos jours très abstrait : nous transformons des informations. Mais nos bureaux devraient nous permettre de visualiser notre travail, de le toucher.

  • Favoriser la connaissance des idées ou travaux, en organisant par exemple des démonstrations ou des feedbacks informels (petit déjeuner, apéritif). Pour accélérer le partage d’informations, rien ne vaut la convivialité et la création d’un vraie communauté. Les gens doivent apprendre à se connaître, à se faire confiance. Il est nécessaire de prendre le réflexe de partager l’information.

  • S’interdire de parler de chiffres, en s’obligeant collectivement à se raconter des histoires, des petites histoires. Les esprits analytiques verront sûrement comme une agression dans cette idée. Mais tout cacher derrière les chiffres, toujours implacables, est trop réducteur. Les équipes doivent s’échanger des histoires, des petites histoires, celles des clients, des salariés, des concurrents. C’est grâce aux histoires que se partagera le sens des choses (“pourquoi?”). C’est aussi grâce à elles que collectivement, une équipe peut se souvenir d’une idée... Retenir la morale de l’histoire..

Il existe des dizaines de pratiques incitant à la créativité et à l’innovation dans les entreprises. J’aurai l’occasion d’y revenir dans d’autres billets mais j’adorerai vous voir partager vos idées et vos pratiques dans les commentaires de ce billet !

Le secret du travail heureux

Pour aller plus loin, je vous laisse avec la vidéo de Shawn Achor. Il nous livre au travers d’une présentation rythmée et amusante, des idées fortes sur le bonheur et la façon de le rependre autour de soi. J’adore l’idée d’actes de gratitude gratuits : ouvrir son logiciel de messagerie, et écrire à une personne un émail pour la remercier et la féliciter.

Crédits

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Images de papaija2008 / FreeDigitalPhotos.net

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