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Un été rempli d'idée #2 : Intrapreneuriat, l'exemple du Crédit Agricole

Un été rempli d'idée #2 : Intrapreneuriat, l'exemple du Crédit Agricole

Aujourd’hui j’ai la chance de croiser le chemin du Crédit Agricole. Cette grande maison a récemment publié un livre blanc (disponible ci-dessous) sur l'innovation et particulièrement l'intrapreunariat.

 

 

Cette pratique peu connue en France perce pourtant dans les grandes entreprises. J'ai pu dialoguer avec l'auteur de cet ouvrage, Claire Bussac.

Faisons plus amples connaissances. Claire, pouvez vous présenter et nous donner quelques éléments sur votre parcours ?

Ingénieur de formation, j’ai fait le choix de la stratégie et du marketing client, dès les premières années de mon parcours professionnel. J’ai notamment contribué au développement de la banque en ligne de LCL et complété mon savoir-faire marketing par une expérience de trois ans au sein du service communication commerciale de Crédit Agricole Assurances. Ces expériences professionnelles m’ont permis d’enchaîner chaque étape de la création d’un nouveau produit ou d’un nouveau service. Ayant appris les clés du marketing et de la communication pour innover, j’ai souhaité les mettre en pratique en rejoignant la direction des ressources humaines du Groupe Crédit Agricole SA pour accompagner les nouveaux usages digitaux au sein des RH et auprès des collaborateurs.

Vous publiez avec la startup “The Boson Project”, un livre blanc sur l’intrapreunariat. Pour commencer, pouvez vous nous expliquer ce concept méconnu ?

L’intrapreneuriat est un concept novateur permettant aux salariés d’initier et de mettre en place un projet innovant au sein de son entreprise. Pour le dire simplement, c’est “une boite dans une boite” - sans quitter sa boite !

Dans le Livre Blanc, l'accent est mis sur le nécessaire contexte favorisant une culture d'innovation pour que les intrapreneurs se révèlent, dont une culture ouverte laissant place à l'initiative privée. Pensez-vous que la structuration du processus soit possible dans toutes les entreprises ?

Dans le livre blanc, nous avons insisté sur la nécessaire ouverture culturelle de l’entreprise pour accepter cette nouvelle manière de travailler et nous avons également prouvé par des exemples concrets que tous les secteurs, de l’industrie aux services, pouvaient développer l’intrapreneuriat. A l’origine de toute entreprise, il y a toujours un ou plusieurs entrepreneurs. Pour une entreprise qui n’oublie pas cette “évidence”, cela me semble plus simple de développer l’intrapreneuriat. C’est toujours possible pour les autres mais la structuration peut prendre plus de temps et d’effort.

Au sein de l'entreprise, la démarche n'est-elle pas réservée à une élite, aux cadres ? Certains pourraient y voir une nouvelle rupture “sociale”.

La démarche n’est réservée ni à une élite ni aux cadres. L’exemple des usines de biscuiteries Poult le prouve. Le modèle développé par cette entreprise a même entraîné une modification de leur organisation en réduisant les niveaux hiérarchiques. Si rupture “sociale” il y a, c’est peut-être davantage pour les managers que pour leurs équipes !

Par définition, l'intrapreneur salarié d'une entreprise propose un projet, intéressant et rentable, qui suscite l'intérêt de son patron. Si, à l'inverse, la démarche part de l'entreprise qui met en place un processus d'intrapreneuriat, n'est-elle pas vouée à l'échec car elle est imposée ?

Ce qui serait voué à l’échec, c’est d’empêcher la naissance d’un nouvel intrapreneur pour la seule raison qu’elle n’est pas en conformité avec un processus établi. De grandes innovations et inventions sont le fruit d’un heureux hasard ou d’une imagination libérée. Il est donc fortement déconseillé d’entraver ces sources d’inspiration. Toutefois, l’entreprise, qui fournit les moyens d’intraprendre, se doit aussi de donner à un intrapreneur, les règles à respecter. 

Dans ce cas, comment un dirigeant peut lancer une telle initiative et susciter l'adhésion ? Quelle attitude doit-il avoir ?

Un dirigeant qui lance une telle initiative doit être prêt à accepter de la laisser grandir et se transformer. Il doit davantage accompagner cette transformation plutôt que chercher à la contrôler totalement. Cela m’évoque le développement des réseaux sociaux. Personne ne pouvait prédire les usages que les personnes en feraient. Le génie de leurs fondateurs a justement été de s’adapter à leur évolution plutôt que de les contraindre sur leurs objectifs initiaux.

Le Livre Blanc souligne à plusieurs reprises l'incontournable fertilisation croisée de l'innovation dans les entreprises au 21ème siècle. Cela passe par des partenariats, des projets collaboratifs, l'invitation de personnalités extérieures, des rapprochements avec des start-ups innovantes. Confrontées à une situation économique difficile, la plupart des entreprises ne disposent pas de moyens humains et financiers utiles pour mettre en place ce type de processus très élaboré. (celui d'Air Liquide, cité en exemple, fait rêver !). Comment, très concrètement , favoriser cette démarche au sein des entreprises ? 

Un processus élaboré n’est pas forcément nécessaire pour toutes les entreprises. Cela dépend de son secteur, de sa taille, de sa culture... Et selon moi, bien au contraire ! C’est justement parce que la situation économique est difficile ou la concurrence rude, que les entreprises devraient solliciter davantage la créativité et l’implication des salariés. L’intrapreneuriat ou l’open innovation font partie des manières modernes pour le faire.

J'ai le sentiment que l'open innovation ou l'intraprenariat sont mieux implantes en dehors de nos frontières qu'en France. Comment se situent les entreprises françaises dans le secteur de l'open innovation ?

Je ne suis pas une spécialiste de ce type de classement. Je peux toutefois vous confirmer que toutes les entreprises citées dans le livre blanc s’inscrivent bien dans un contexte culturel français. Plusieurs entreprises françaises dont le Crédit Agricole ont aussi pris l’habitude de solliciter leurs clients pour innover. Il s’agit maintenant d’intégrer davantage les salariés dans cette démarche. Cela fait partie des grands enjeux RH de demain.

Merci Claire du temps que vous avez accordé à En Route pour l'Innovation. Retrouvez en intégralité le Livre Blanc ci-dessous.

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